J’ai déjà parlé des aléas de la ménopause qui m’en font voir de toutes les couleurs depuis plusieurs mois. Je le sais, mais bon, que voulez-vous, c’est ma réalité et j’ai grand besoin de ventiler. Car il y en a un, aléa, que je n’avais pas encore mentionné et qui m’est pour ainsi dire sauté dans la face hier soir : la prise de poids. Vous me direz que ça ne paraît pas trop, que c’est normal et que ça ne fait pas mal (comme Clémence l’a si bien chanté dans le bon vieux temps), mais quand même, je ne peux pas dire que ça me fait plaisir de me voir ainsi rondir.
Me voici donc hier soir chez l’Amoureux, sans mes leggins de plus en plus troués mais toujours adorés, à la recherche d’une tenue d’intérieur. Sans me méfier, j’attrape un bas de pyj que je portais beaucoup il y a quelques années et hop, je l’enfile. Erreur. Car malgré le fait qu’il s’agit d’un modèle en flanellette du genre pour homme, j’ai la cuisse bien à l’étroit tout à coup. Et malgré le fait que l’Amoureux qui sent la soupe chaude me dit que ça a toujours été le cas, je suis plus que certaine que non, malheureusement. Pour être bien honnête, je me doutais déjà qu’elles m’avaient un peu enrobée, au fil des dernières semaines, les fameuses livres supplémentaires, cadeau de la ménopause, mais là, c’est devenu une évidence.
Et du coup, certains souvenirs me reviennent.
D’abord, une conversation avec ma chère sœur qui m’avait confié à l’époque que pour, rester pareille, il lui fallait bouger (encore) plus et manger (encore) moins. Perspective peu réjouissante à la veille du temps des sucres et pour une femme déjà si active et frugale (façon de parler) que moi.
Ensuite, une confidence inopinée d’une collègue, superbe quinquagénaire par ailleurs, qui m’avait appris qu’à cinquante ans justement, elle s’était retrouvée avec dix livres supplémentaires sans que rien n’ait changé dans sa vie. Heureusement, je me console un peu : je n’avais rien remarqué de sa déconfiture et elle me semblait toujours aussi resplendissante.
Bref, me voilà bien emmerdée. D’autant plus que, je vous le dis, j’ai fait attention toute ma vie. Sauf lors de mes deux grossesses, où mes habitudes et tout le reste ont pris de l’expansion, en 1996, où l’Ex et moi, on avait profité comme le dirait ma chère mère, à grands coups de nachos/bière estivaux et, quelques années plus tard, alors que je m’étais mise à trop apprécier les chocolats aux cerises. Sauf enfin pendant la convalescence post-saloperie, la nutritionniste de l’hôpital m’ayant répété avant ma sortie que chaque bouchée devait contenir le maximum de calories (le rêve) et que dévorer de gros sacs de chips affalée sur mon divan, c’était vraiment une bonne idée (encore mieux).
Un dernier souvenir enfin. S’il y a de jeunes yeux devant ce billet, arrêtez ici la lecture. La suite pourrait choquer. Je me rappelle en effet avoir entendu (ou lu) quelque part qu’arrivées à la ménopause, nous, les femmes, sommes placées devant un bien cruel dilemme : soit tu choisis ta face (et tu demeures plus ronde pour ne pas être trop plissée) ou bien tu choisis ton cul (et tu maigris en acceptant de te farcir les rides qui vont avec). Hum.
J’avoue qu’entre les deux options, mon cœur balance.
Quand tu t’en fais un peu trop avec ton nouvel enrobage si confortable, pense à ton Mini adoré. Il est le meilleur antidote qui soit à ta déprime de femme d’un certain âge.