Par une déprimante journée de février, me voici donc confiant à ma chère sœur que ce serait vraiment le fun qu’on fasse quelque chose toutes les deux ensemble, une activité, une fin de semaine quelque part, etc. Eh bien, ce souhait n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Elle me revient quelques jours plus tard : « La souris, que dirais-tu qu’on parte toutes les deux au Mexique, dans un beau gros resort de princesses? J’ai trouvé un super spot ». Heu, why not pinotte? Mon aînée étant une voyageuse émérite qui en a vu d’autres, je lui accorde illico toute ma confiance. Hop, je lui donne mon numéro de carte de crédit et, comme à son habitude, elle pèse sur le piton. C’est booké, on part. Ataboy!
Quelques jours après avoir pris le pouls du fameux resort de princesses où, effectivement, nous nous sentons tout à fait à notre place, on se dit qu’on devrait quand même aussi en profiter pour faire quelques des activités. Ma sœur ayant décrété dès le départ qu’on irait à Cozumel pendant ce voyage, nous rencontrons l’un des GO locaux pour réserver une excursion sur l’île. Parmi les options possibles, nous optons pour la traversée de l’île en buggy, traversée ponctuée d’arrêts divers et éminemment touristiques, qui sont loin de nous être expliqués en détails par notre GO tout sourire.
Le lendemain, nous débarquons sur l’île avec nos compagnons d’aventure et partons vers nos fameux buggys menés par les deux guides qui ont la grande chance de nous accompagner pour la journée. Les véhicules sont distribués un peu au hasard parmi le groupe, mais moi, j’ai déjà choisi le nôtre : ce sera le rose. En fait, deux des buggys sont à mon goût : LE rose et un semblable, mais de couleur orange, et comme j’haïs ça, la couleur orange, le choix est facile. D’autant plus que les autres buggys n’en sont pas : ce sont en fait des voitures tout à fait ordinaires, avec air climatisé et fenêtres. Bref, je trépigne et je n’arrête pas de répéter à ma sœur : on prend le rose, on prend le rose. C’est notre tour enfin et l’un des guides, liste en main, s’apprête à nous confier une bagnole. Sans lui laisser le temps de placer un mot, je décrète avec mon anglais charmant mais un peu particulier : « We want the pink ». Comme ce n’est pas très compliqué, il comprend sur le champ, mais essaie tout de même de nous dissuader car : 1) le bolide de nos rêves n’a ni fenêtre ni air climatisé et 2) il est muni d’une transmission manuelle. Deux gros hics pour les madames qu’il a cru reconnaître en nous. Eh bien, c’est bien mal nous connaître parce que : 1) on s’en fout de l’air climatisé et des fenêtres, après tout, on roulera en bord de mer donc, ce sera venteux et 2) on conduit toute les deux « manuel ». Devant tant de volonté et nos mines légèrement renfrognées, il abdique et nous voici donc cheveux au vent, ma chère sœur au volant, sillonnant les routes parsemées de nombreux nids de poules de Cozumel. Et tout baigne, évidemment, comme elle le dit si bien.
Quand ton interlocuteur te prend pour une madame, tant pis pour lui, il n’avait qu’à bien te jauger au départ.