Les vikings et moi

J’ai une passion tout à fait avouable pour les vikings. Vous me direz que vous me comprenez en regardant cette photo où ils sont si sexy, mais cet engouement remonte à bien avant ma rencontre avec ceux-là, au Nationalmuseet du Danemark, à Copenhague. Quels hommes, quand même! Mon amie Julie vous dira que l’exposition où figurait l’immense photo a fait scandale et, en grande érudite, elle pourra vous raconter toute l’histoire, mais bon, moi, je me contente d’admirer.

Deux amies au pays des vikings

Nous voici donc, ma chère amie Julie et moi, en voyage dans la capitale du Danemark, installées dans l’accueillant appartement (façon de parler, il était au 5e étage sans ascenseur et embaumait la nicotine) du charmant, mais peu porté sur le ménage, Jeppe (qui avait dû nous aider pour hisser nos grosses valises jusque chez lui) pour la durée de notre séjour. Ah! Dix jours de grand bonheur à errer dans Copenhague. Loin de moi l’idée de vous faire la liste de tout ce qu’on y a vu (on a vu touttttte en fait).

Voici plutôt certains points mémorables de notre périple en Scandinavie.

D’abord, il y a bien sûr les nombreux kilomètres parcourus chaque jour (notre record étant 17) au fil de nos errances tout de même assez planifiées. C’est fourbues, littéralement, que nous rentrions au bercail en fin de journée, peinant à croire que nous arriverions encore une fois à gravir les cristi de cinq étages de l’immeuble de Jeppe. Nous l’avons fait, bien sûr, mais une fois affalées sur le divan (qui en avait vu d’autres avant nous) de notre hôte, il n’était pas question de ressortir bien loin pour aller se substanter quelque part (la cuisine de Jeppe étant trop dégueu être utilisée telle quelle, sans qu’on ne l’ait récurée au préalable). Parmi les critères de sélection d’un éventuel resto, il y avait donc outre le prix (je suis frugaliste, je vous l’ai déjà dit, et c’est cher à Copenhague), le nombre de mètres à parcourir pour y arriver, c’est-à-dire 200 ou moins. Heureusement, nous étions perchées dans un quartier assez commercial. Nous avions donc l’embarras du choix.

Et pour dire la vérité, j’étais tellement crevée en fin de journée, moi qui me pensais en grande forme (course quand tu nous tiens), que je me suis demandée presque chaque jour si ce n’était pas la saloperie m’affectait autant finalement. Eh non…

Contribuant à cette fatigue, un autre point mémorable de ce voyage mérite d’être évoqué : le fait que même après plusieurs jours, j’étais toujours aussi perdue, peu importe où on était dans la ville, n’arrivant pas à retenir plus de trente secondes le nom des rues que nous devions emprunter. Ni leur direction d’ailleurs. Je le savais que je n’avais pas le sens de l’orientation, mais à ce point-là, j’avoue que je me surprenais moi-même. En plus, c’était vraiment la galère, avec ma grosse tuque de laine et mes gants de mettre et d’enlever mes lunettes de mémé chaque fois que je voulais m’y retrouver en tentant de déchiffrer la carte de la ville. Heureusement que ma chère amie Julie y voyait plus clair. Cela nous a évité bien des pas inutiles (merci merci).

Enfin, le dernier, mais non le moindre, grand point mémorable de notre séjour : le froid (le frette bien humide en fait) et le vent à écorner les bœufs qui nous ont accompagnées tous les jours. Moi qui avais hésité à prendre ma grosse tuque de laine (avec pompon de fourrure) jusqu’à la toute dernière minute (on était quand même au mois de mai), je peux dire que l’apporter à été certainement la meilleure décision que j’ai prise à la veille de ce voyage. Croyez-moi, on se les ai gelées, les fesses, et tout le reste. Toujours habillées pratiquement pareil d’ailleurs (nous n’avions pas prévu cette météo en remplissant nos grosses valises). Mon premier smørrebrød, courageusement dégusté à une table de pique-nique (c’était au tout début du voyage), en est même parti au vent. Et il a grêlé quand nous sommes allées à Roskilde pour visiter le Vikingeskibsmuseet. Tout ça pour dire que nous avons dû nous forcer un peu, une journée où le soleil s’est finalement pointé, pour prendre un spritz (ah! la vie) sur une terrasse, stratégiquement installées sous les couvertures mises à notre disposition, à une table elle-même tout aussi stratégiquement installée sous une chaufferette.

Tout ça pour dire aussi qu’on a vraiment bien fait, ma chère amie Julie et moi, de lever les pattes en 2019 pour aller voir nos chers vikings de plus près.

Quand tu as la chance de réaliser l’un de tes grands rêves, n’hésite pas. L’occasion risque ne pas se représenter avant longtemps. La situation actuelle en est la preuve.