Ah! prendre un bon café, quel plaisir! Latte, souvent, espresso, souvent aussi, tous arrosés d’une bonne rasade de sirop d’érable. Miam, comme le dirait Fifille. Et bien que j’aie toujours beaucoup aimé le café, le plaisir est encore plus fort depuis que j’ai renoué avec lui après m’en être privée dans les années qui ont suivi la saloperie. J’en apprécie désormais chaque goutte bien sucrée.
Voici donc comment ça se passe. Rituel du matin : toute première chose au lever pour moi : hop une capsule bien choisie, le doigt sur le piton (eh oui, j’ai une Nespresso, que voulez-vous, personne n’est parfait), et une minute plus tard, je hume mon premier espresso (merci merci la vie) avant de le déguster bien installée sur mon radeau (c’est mon divan baptisé ainsi par Fiston au temps où il s’y affalait plusieurs heures durant). Cependant, comme je partage ma vie entre mon cher appartement et la chaumière campagnarde de l’Amoureux, il y avait un gros hic lors de mes séjours chez lui. Son appareillage pour faire le café était nettement plus complexe et laborieux à manipuler que ma chère cafetière.
Il fallait ainsi :
- Faire bouillir l’eau d’abord (on a lu quelque part que c’était mieux, fait qu’on le fait)
- Arriver à dévisser sa cafetière italienne pour la nettoyer, ce qui était la plupart du temps impossible pour moi tellement l’homme avait serré l’affaire
- Moudre le café à l’aide du moulin manuel pour hommes forts qu’il a acquis cette année, ce qui est possible je l’avoue, mais très inconfortable, surtout quand les grains de café ont été placés dans le réceptacle destiné à recevoir le café moulu (ça m’est arrivé DEUX fois et ça me dit que mon intelligence mécanique, comme j’aime bien l’appeler, a ses limites)
- Assembler tout ça et attendre
Bref, je préférais m’en passer ou déléguer l’opération entière à l’homme de la maison qui finissait bien par y arriver quelque part dans sa routine matinale. Et à la longue, ça gossait. J’ai dû m’en plaindre un peu trop ou bien l’Amoureux a des antennes, mais il a bien saisi le problème et, comme à son habitude, n’a fait ni un ni deux : une Nespresso trouvée sur Marketplace (mais nettement plus propre que la mienne) a atterri sur son comptoir, capsules incluses. Madame était servie. Et Monsieur aussi parce qu’il faut bien l’avouer, nos matins ensemble chez lui ont gagné en fluidité.
Le rituel du café, toujours arrosé de sirop d’érable (pour moi, car elle a réussi à s’en passer depuis quelque temps), je le partage aussi avec Fifille lors de mes visites dans le terrier (Ah, Fiston, tu me manques) qu’elle partage avec son Chéri et mon Mini adoré. Et le plaisir se prolonge aussi dans les divers cafés que je fréquente, seule ou pas. En effet, dans le bon vieux temps pré-covid, je pouvais passer plusieurs heures dans l’un ou l’autre de mes endroits chéris, tout simplement heureuse d’être là et aussi, pour dire la vérité, d’écouter les conversations palpitantes en cours aux tables voisines. Et cet amour des pauses-café, il me vient en ligne directe de mon cher père qui les appréciait aussi par-dessus tout. La tradition familiale lui a survécu. J’y ai à mon tour initiés mes héritiers dès leur plus jeune âge, puisque je n’ai pratiquement jamais complété une seule séance de magasinage avec eux sans cet arrêt si attendu, cette récompense tant méritée : le latte pour moi et autre chose pour eux, selon leur âge. Même mon Mini a déjà été initié en nous accompagnant Fifille et moi, bien lové dans sa poussette, dans un café près de chez elle pour récupérer deux délectables take out.
Je rêve même désormais d’une deuxième carrière : celle de barista. Imaginez toutes ces belles souris que je pourrais dessiner pour vous dans la mousse de votre latte. Du grand art.
Quand tu as toi-même adopté des rituels familiaux, n’hésite pas à les transmettre à ta progéniture. Un peu de l’essence de tes aïeuls pourrait ainsi survivre au passage du temps.