Je me souviens de toi, Nathalie

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire d’une femme hors du commun que j’ai eu la chance de côtoyer régulièrement il y a quelques années. Bien que ce soit arrivé il y a quelques mois déjà, j’ai appris son décès la semaine dernière. Quelle tristesse. Je la savais à nouveau malade depuis mai dernier mais, bien naïvement, j’étais certaine (ou du moins j’aimais espérer) qu’elle allait s’en sortir, une fois de plus.

La rencontre

Nathalie, je l’ai rencontrée d’abord par l’intermédiaire d’un documentaire réalisé par son fils dont elle était la « vedette » en 2012, alors qu’elle menait l’un de ses combats contre le cancer. Le film était bien sûr très touchant et j’ai été tout de suite frappée par le courage de cette femme qui acceptait ainsi de s’exposer dans un grand moment de vulnérabilité. Il faut dire que malgré sa condition de l’époque, Nathalie en menait large comme on dit et était bien loin de faire pitié. Parallèlement à son travail, elle menait des études d’arts visuels et s’entraînait à la boxe depuis longtemps déjà avec celui qui allait devenir par la suite mon cher boxeur à moi aussi. Déjà, à travers les images et les mots de son fils, j’avais pu saisir la grande force ainsi que toute la douceur de cette femme remarquable.

Et plus tard, alors que je me cherchais un endroit où boxer, j’ai bien sûr repensé au boxeur de Nathalie. Début janvier 2014, je me donc suis retrouvée dans le gymnase que j’avais vu pour la première fois à l’écran, en compagnie de mon amie J., la seule qui avait accepté de m’accompagner dans cette activité un peu illicite dans notre milieu intellectuel.

Je me souviens :

Les gens arrivent peu à peu et oui, elle entre aussi, Nathalie. Je la reconnais tout de suite. Elle s’est donc remise, elle l’a gagné son combat silencieux. C’est très spécial, quand même. J’ai l’impression de la connaître, alors que nous ne nous sommes jamais vues. Alors, je vais à sa rencontre et lui dis que j’ai vu le documentaire et que, ouf, je n’en reviens pas trop de la voir en vrai, là devant moi. Je me souviens qu’elle avait été très touchée j’aie vu le film et que je lui en parle aussi. En quelques minutes, nous sommes devenues plus proches.

Par la suite, comme mes chers gants de boxe roses se faisaient attendre, c’est elle qui m’a prêté ses tous premiers gants à elle. C’est elle aussi qui remplaçait à l’occasion notre boxeur, lors de ses vacances. Et elle nous en faisait baver à tous, cette femme si douce et si forte à la fois. C’est elle aussi qui nous apportait des petites douceurs dont elle avait le secret au dernier entraînement avant les Fêtes.

Plus tard, à la suite de la séparation, j’ai espacé les entraînements de boxe et après la saloperie, je les ai arrêtés complètement. Et, alors que je me débattais avec mon nouvel état de malade chronique, j’ai beaucoup pensé à Nathalie. J’étais certaine qu’elle aurait su trouver les mots pour apaiser un peu ma souffrance. J’en suis toujours persuadée aujourd’hui. Mais je ne l’ai jamais contactée. Par pudeur sans doute.

Nous nous sommes brièvement reparlées avant la première de l’un des films de son fils, première à laquelle que mon amie J. (toujours la même) et moi, avons bien sûr assisté.

Et depuis, le silence.

Alors, aujourd’hui, je pense à toi très fort Nathalie. Saches que malgré le fait que tu ne l’as même jamais su, ton courage m’a grandement inspirée et continue encore à le faire aujourd’hui.

Merci à toi.

Quand tu as la chance de rencontrer de grandes âmes avec qui ça clique sans tu ne comprennes trop pourquoi, n’hésite pas à t’en rapprocher. La vie passe. Et si tu ne le fais pas, tu pourrais le regretter amèrement par la suite.