Être ou ne pas être fière pet

Ceux qui me connaissent le savent, je suis loin d’être une carte de mode comme le dirait ma chère mère qui, elle, était tout le contraire au temps de sa jeunesse. Fière pet, elle l’était et elle se faisait un devoir d’être toujours d’une élégance absolue. C’est d’ailleurs sans doute pour partager avec nous sa passion de la mode, qu’elle nous confectionnait, à ma chère sœur et moi lorsque nous étions petites, des tenues au goût discutable de l’époque.

Eh bien, cette coquetterie a sauté une génération (ma chère sœur étant tout aussi naturelle que moi), puisque Fiston, en digne héritier de sa chère grand-mère, est également un très grand amateur de mode et de marques. Au temps béni de notre cohabitation, alors qu’il sortait de l’adolescence, je le désespérais d’ailleurs grandement. Non, mais quelle allure, franchement mammmmmmmmmmmmman! Tu n’as pas de goût. On dirait un pyj. J’avoue qu’il n’avait pas tout à fait tort : j’ai toujours beaucoup apprécié le confort. Mais je confesse aussi que plusieurs de ses accoutrements du temps étaient aussi passablement discutables à mes yeux. Mais bon, ça me rappelle nos histoire de goûts musicaux

Or, question allure, la pandémie et le télétravail sont bien loin d’avoir arranger les choses. Mes tenues déjà décontractées se sont encore appauvries grandement. La base, des leggins et une longue camisole. En option : l’un de mes chers gros chandails de laine. Et pour en rajouter, comme j’ai commencé le confinement en passant plusieurs mois chez l’Amoureux qui habite une région passablement agricole, un accessoire inusité s’est ajouté à mon look : des splendides bottes de pluie, boue et tout le reste qui peut recouvrir le sol de son immense terrain.

Quelle élégance, quand même!

Et plus d’un an plus tard, je les apprécie autant, mes cristi de bottes. Car sans compter l’allure d’enfer qu’elles me confèrent, elles ont un autre très grand avantage : vite enfilées, vite retirées. Tout à fait parfaites pour moi et pour nos sorties plus ou moins longues le midi ou en fin de journée. Et après tout, personne ne me connait ici.

Il y a cependant un hic à ma nouvelle élégance : elle a ses limites. Car malgré ce qu’en pense Fiston, j’ai tout de même assez de classe pour savoir que ma tenue devra subir quelques modifications lors d’éventuelles sorties plus officielles que mes chères virées du samedi chez Fifille, son Chéri et mon Mini adoré. J’avoue que rien qu’à y penser, ça m’angoisse.

D’autant plus que le jour J arrive à grands pas puisque très bientôt, nous soulignerons le départ à la retraite de ma chère collègue F., ses plus proches amies (dont moi) ayant été conviées à le faire in situ. Hum.

Quand tu rencontres un (très) vieux soupirant de ta mère et qu’il te lance « Comment ça se fait que t’es moins belle que ta mère? », comprends qu’il veut plutôt dire « Comment ça se fait que t’es pas aussi élégante que ta mère? ». Ça t’aidera à ne pas lui envoyer dire.

Une réponse sur “Être ou ne pas être fière pet”

  1. « Des tenues au goût discutable de l’époque »… On devrait faire un concours, photos à l’appui! Je pourrais enfin gagner!!

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