Lors de mes dernières visites chez Fifille et sa tribu, mon Mini adoré et moi nous sommes adonnés à une nouvelle activité. Et j’ai nommé : le dessin. Or, mon Mini, c’est pour moi le compagnon idéal pour une telle activité. Il est en effet encore trop petit pour constater les limites de mon talent et de ma créativité en la matière et s’ébahit de mes prouesses picturales. Et moi, ben, je m’amuse.
Le Souriceau ayant une fixation sur les ballons, boules, sphères, etc., nous dessinons ensemble de très beaux ballous, de préférence avec un feutre beu (bleu) qu’il affectionne tout particulièrement. Il aime beaucoup ça, gribouiller, surtout un peu à côté de la feuille pourtant immense et en disant lui-même par la suite non non, son petit doigt pointant les lignes coupables crayonnées ça et là. Et moi, je profite de ce moment béni en me disant que viendra assez rapidement le jour où il se rendra compte que son grand-papa, l’Ex, est pour sa part un dessinateur de grand talent et que, décidément, je ne fais pas le poids. Mais j’ai d’autres aptitudes et il y a une justice : quand cette époque peu agréable arrivera, j’aurai toujours le loisir de me rabattre sur la Souricette et ses habiletés de bambines.
C’est donc sans doute porté par ce plaisir redécouvert avec mon Mini que je me suis offert à moi-même le kit des kits : un ensemble de dessin en techniques mixtes qui m’impressionne toujours grandement plus de trois jours après sa réception. Crayons de bois, crayons graphites, feutres, fusains noirs et de couleurs, crayons aquarelles, marqueurs, pinceaux et papiers de toutes sortes, bref la totale. Je suis intimidée, je l’avoue. Je n’y connais rien et je ne sais pas par où commencer. Mais bon, je finirai bien par me lancer. Et au pire, Fifille, grande amatrice d’arts graphiques à ses heures, aura un jour un très beau cadeau, pratiquement flambant neuf.
Il faut dire aussi que le dessin et moi, on a un petit contentieux. Dans le bon vieux temps, lors de la toute première année de mes longues études universitaires, j’étais inscrite en architecture. Ce choix bien incongru pour moi m’avait conféré le grand privilège d’avoir un cours de dessin à la mitaine dès ma première session. Je le savais, bien sûr, que je n’avais pas vraiment de talent, mais disons que l’expérience a été plus que pénible. Ouch! Ayoye! La honte, comme le dirait Fiston. Semaine après semaine, technique après technique, l’humiliation. Car le plus beau de l’affaire, c’est que nous devions exposer nos œuvres pour que toute la classe, prof inclus, puisse les admirer et les commenter à souhait. Me voici donc sketchant au fusain et avec bien peu d’enthousiasme une partie de la classe qui nous sketchait aussi en train de les sketcher en retour. Vous me suivez? Cette semaine-là, je trouvais le résultat tellement affreux que j’avais décidé de ne pas l’exposer : de la marde, la marde, me disais-je si poétiquement, j’en avais eu plus que mon compte. Or, un collègue étudiant (bien plus doué que moi, ce qui n’était pas vraiment difficile, j’en conviens) me convainc d’offrir une fois de plus mon dessin en pâture, advienne que pourra, puisqu’à ses yeux, il n’est pas si pire que ça. Étonnamment, j’obtempère (vous le savez, j’ai un peu l’esprit de contradiction) et le miracle se produit : le prof pointe mon œuvre et la complimente : que de mouvements dans les traits, c’est vivant, etc. etc. Je suis médusée. Car ma production, je la trouve toujours aussi laide. Je conclus donc qu’en plus de n’avoir pas de talent, je n’ai pas vraiment de goût non plus. Réjouissant.
Cette époque et ses évaluations bien peu pédagogiques sont bien loin derrière moi et je suis libre comme l’air aujourd’hui. À moi donc la vie d’artiste à grands coups de crayons de toutes sortes et de ballous de toutes les couleurs!
Quand tu as une soudaine envie de jouer à l’artiste, allez, fais vite. Sinon, tes vieux démons risquent de venir te hanter à nouveau et d’anéantir le si bel élan créatif qui t’anime.
C’est savoureux! Merci!
Coudonc… on est synchronisée! J’ai commencé des cours en dessin il y a 10 jours pour combattre mon sentiment d’incompétence artistique chronique qui me hante depuis mon secondaire… 🙂