Ça y est, ma chère mère est vaccinée!

À 90 ans bien sonnés, ma chère mère était évidemment dans les clientèles priorisées pour recevoir le fameux vaccin anti-covid grâce auquel on devrait éventuellement sortir de notre grand encabanement collectif. L’opération se déroulant uniquement au Centre de foires au départ (j’haïs ça aller là) et Fifille étant motorisée, elle a donc pris les choses en main et obtenu rapidement un rendez-vous pour sa grand-mère. Mais il y avait un hic : il risquait d’y avoir de l’attente et mon héritière a un délai limité entre son départ du domicile familial et la prochaine tétée de mon Mini adoré. Avec le transport et tout, elle n’était pas certaine d’y arriver et, en raison de mon agenda de ce jour-là, je ne pouvais ni l’accompagner ni la remplacer.

Heureusement, un autre centre de vaccination s’est ouvert, nettement plus convivial celui-là puisque situé sur mon cher campus qui me manque tant. Fifille et moi se passons donc le témoin et je prends un nouveau rendez-vous. Peu de plages étant disponibles, j’opte pour 6h45 (le matin), sachant ma chère mère très matinale.

Oupsi. C’était le début de nouveaux échanges palpitants entre elle, Fifille, ma chère sœur et moi. Aperçus de nos conversations téléphoniques quotidiennes :

Fifille a pris rendez-vous pour le vaccin.

Toi, vas-tu te faire vacciner?

C’est toi qui vas venir avec moi au vaccin? Ou c’est Fifille?

C’est où déjà?

Faut apporter quelque chose?

(et surtout)

C’est de bonne heure en chien. On pourrait changer l’heure tu penses?

Pendant quelques semaines, nous avons répondu non à la dernière question à tour de rôle, nous doutant bien qu’il y avait peut-être une autre anguille sous roche. Comme elle ne sort pas de chez elle depuis plus d’un an, nous soupçonnions l’aïeule d’avoir un peu peur devant la perspective de cette virée tout de même peu agréable.

Eh bien, on ne le saura jamais. Car finalement, quand je suis arrivée chez elle à 6h10, elle était fin prête, bien plus réveillée que moi, avec tout son barda, incluant masque, carte d’assurance-maladie… et rouge à lèvres. Et, une fois à destination, tout s’est très bien passé, outre une petite hésitation quand le préposé de l’accueil m’a gentiment demandé d’attendre un peu à l’écart et qu’elle a dû suivre les flèches scotchées au sol toute seule pendant quelques mètres.

Au terme de l’aventure, son discours avait bien changé : Ah, que je suis contente! Soulagée. Enfin! Ça aussi, elle nous le répétera souvent au cours des jours qui ont suivi notre escapade. J’avoue que j’étais apaisée aussi, car j’avais eu bien peur qu’elle ne me fasse faux bon à la toute dernière minute. Après tout, moi aussi j’avais dû me lever à l’heure des poules.

Et le beau de l’affaire, c’est qu’elle était de retour chez elle top chrono pour sa toast-banane-café quotidienne. Alleluia!

Quand tu penses que ta mère n’y arrivera pas, rappelle-toi qu’elle pourrait encore te surprendre. Elle est un peu comme toi, en fait, pleine d’appréhension au préalable, mais tout à fait fonctionnelle un fois le moment venu.

Une réponse sur “Ça y est, ma chère mère est vaccinée!”

  1. Bravo,Edith,
    Je suis bien fière !
    Tu as vaincu tes appréhensions . Avec le soutien,de Flavie et de Catherine,te voilà enfin vaccinée.
    Catherine tu peux transmettre mon message à Edith,je crois qu’elle ne reçois pas tes chroniques.
    Bonsoir.

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