Je me souviens que dès le début des études secondaires de Fifille (il me semble que c’était aussi l’année où je célébrais (façon de parler) mes 40 ans, je m’étais mise à me souhaiter à chaque nouvel an d’avoir enfin la paix au cours des mois à venir. Il faut dire que ma vie était plus que trépidante à l’époque : job prenant, mari à son compte, Fiston au primaire, Fifille en début d’adolescence ET rénovations incessantes, encombrantes (tsais quand tu as ton futur bain dans ta salle à dîner pendant des semaines) et salissantes. Je commençais à réaliser que, dans le fond, j’avais mon cristi de voyage.
Parlons projets
Voyez-vous l’Ex, c’était un homme de projets et un professionnel de l’habitation. Travailleur à domicile, sa maison, il la voyait longuement tous les jours et il aimait bien s’y amuser. Paf! Un mur par terre. Hop! Une porte déplacée. Et ses initiatives, il les réalisait le plus souvent pendant mon absence. Donc, chaque fois que je sortais faire une course, il y avait un risque que quelque chose soit démoli chez moi à mon retour. À la longue, je vous le jure, ça peut devenir assez angoissant. Je me souviens que Fiston, m’accueillait souvent, tout mini, avec un grand sourire et le marteau dans les mains. Il savait déjà très bien que sa mère n’apprécierait peut-être pas le nouveau projet de son papa chéri et cherchait peut-être à faire diversion. Eh bien, ça ne marchait pas et il avait raison ; mes sacs d’épicerie encore chargés dans les bras, je n’appréciais pas. Je dois dire, à sa décharge, que l’Ex a lui aussi compris, au fil des années, que sa stratégie avait des ratées. Même si les projets se sont poursuivis dans la chaumière jusqu’à mon départ, j’étais désormais mise au courant à l’avance.
Et le reste
Bien sûr, il n’y avait pas que les projets pour alourdir ainsi ma vie. J’avoue que c’était pénible pour moi de gérer tout ce qui entre dans l’existence d’une mère qui travaille à temps plein : lunch, repas, ménage, lavages (ça j’aimais ça par contre, c’est l’une de mes compulsions), devoirs, activités des enfants, etc. Rien de surprenant dans cette énumération me direz-vous, mais il faut croire que c’était un peu trop dans mon cas.
La conclusion
Croyez-le ou non, bien que ma situation se soit grandement améliorée depuis l’époque (tout, dans ma vie, a beaucoup ralenti en fait), je n’y suis pas encore arrivée à mon cher Graal : avoir la paix d’esprit. Et j’y rêve encore bien souvent à mon oasis à moi : une île bien éloignée et bien déserte.
Quand ton grand but dans la vie, c’est d’avoir enfin la paix, armes-toi de patience et mets-y du tien quotidiennement. Tu fais partie de la solution.