J’en conviens, c’est un peu décalé de vous relater un souvenir enneigé près de cinq mois plus tard et par temps caniculaire, mais bon, j’ai perdu le rythme, j’ai perdu le rythme.
Par un beau vendredi soir de janvier, de la neige fraîche (et rare cet hiver) s’étalant élégamment sur les pentes, nous voici donc l’Ex et moi sur la route de Stoneham pour ma première sortie de ski alpin depuis au moins deux ans. Cette virée mémorable, c’est en fait son cadeau pour ma fête puisque, comme je suis redevenue solo à la fin de 2022, je manque cruellement de compagnons et compagnes d’activités un peu sportives. Et que du ski, on en faisait ensemble et en famille dans le bon vieux temps.
Bref, nous voici donc dans le parking de la station sportive, avec nos kits très old school, comme me l’a d’ailleurs souligné un p’tit jeune à la vue des bâtons que j’avais déjà à quinze ans, à peiner, surtout moi évidemment, pour mettre nos cristis de bottes, qui ont certainement dû raidir parce que « je te le dis, c’est la première fois que j’en arrache autant ». On y arrive enfin et, déjà, sans avoir même commencer à skier, ça en valait la peine, tellement on a ri. Il faut dire que mes bottes ont un historique comme on dit. Parce que voyez-vous, j’ai des « bons » mollets paraît-il et me trouver des bottes confortables, c’est toute une aventure. Moins que pour mon ex-beau-frère, qui était encore plus difforme que moi, mais quand même. Bref, celles que j’ai, et je cite le charmant vendeur qui me les avait proposées à l’époque, « feraient à une madame de 450 livres ». Merci bien, ça devrait effectivement m’aller.
Après l’achat des billets, on passe à l’étape suivante : la location des casques. Parce qu’à l’époque, on n’en portait pas, donc ni l’Ex ni moi n’en avons un. Mais, « c’est pas grave, ça coûte 5$ » qu’il me dit. No problemo. Me sentant généreuse, je décide de lui payer la location : après tout, c’est moins cher que la bière qu’il m’offrira certainement à la Souche à notre retour. Eh non : « c’est 32$ pour les deux, madame ». J’en conclus que ça fait aussi un méchant bout que l’Ex n’a pas fait de ski lui aussi. Heureusement, des lunettes, on en a : j’ai apporté celles qu’on avait achetées à l’époque à Fifille, 12 ans, et son frérot, 6 ans. Ça fitte moyen.
Et hop, nous voici dévalant les pentes, plus ou moins gracieusement au départ. Parce que, pour dire la vérité, et même si l’Ex et moi, on est quand même passablement en forme, y a pas juste les bottes qui ont raidi finalement. Les cuisses, ouf! Je constate aussi que je suis devenue (encore) plus peureuse en vieillissant. Mais bon, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas, et mine de rien, ça dérouille et on finit par retrouver une certaine fluidité dans le mouvement. Merci la vie!
Quelques heures plus tard, complètement fourbus, l’Ex et moi, on repasse devant la Souche sans même y jeter un coup d’œil et surtout sans aucune envie d’y faire un arrêt avant de regagner notre lit. Il me paiera une bière une autre fois.
Quand tu rentres à 22h de ta sortie de ski, allez, n’hésite pas, laisse tout ton attirail dans ta bagnole. Après tout, tu ne le sais pas encore, mais il y sera encore des semaines plus tard.
J’adore, c’est si savoureux et plein d’esprit. J’aurais bien aimé vous voir avec les lunettes. C’est une douceur de lecture!
Merci Renée!