À la suite de nos séparations respectives, ma chère sœur et moi, on s’est encore rapprochées et on a partagé bien des choses, dont le projet de se faire tatouer quelque chose quelque part. Fidèle à moi-même, j’ai donc entrepris réflexions et recherches pour trouver l’image des images, celle qui serait la plus significative pour nous, à cette époque un peu chamboulée de nos vies. Bref, notre choix s’est arrêté sur une composition de phénix (après tout, nous renaissions vraiment de nos cendres), à partir d’image glanées ça et là sur le Web. Dessin en main et rendez-vous obtenus, nous sommes prêtes, ma chère sœur ayant décidé de m’offrir la séance de torture en guise de cadeau d’anniversaire pour mes 50 ans.
Nous voici donc en mars 2016, en attente, dans un studio près de chez elle. D’emblée, nous aimons bien l’endroit. Les proprios ont d’ailleurs misé sur la zoothérapie, sans doute pour calmer leurs client.e.s : deux (assez gros) chiens trônent sur des coussins et un immense aquarium accueille des immenses (et affreux) poissons. Bref, c’est un peu étrange, mais quand même cool.
Ma sœur étant l’aînée, et surtout la plus téméraire, s’offre en premier en pâture. Verdict : Y a rien là! Ça fait même pas mal. Une broutille. C’est donc un plus rassurée que je m’étends à mon tour. Rassurée, mais pas tant que ça en fait, parce que pour ma sœur un brin orgueilleuse, ça ne fait jamais mal, ce n’est jamais trop lourd, elle est toujours capable, etc. et ça, je le sais depuis des années. L’expérience me donne raison : Ouch! Ayoye! Disons qu’une fois la création terminée, je me dis qu’on ne m’y reprendra plus. Et fiou, je me félicite d’avoir choisi l’épaule, un endroit déclaré « moins sensible ».
Pour sa part, ma sœur a poursuivi l’expérience en optant pour deux autres tatouages réalisés à l’étranger. La pissouse en moi la trouve bien courageuse : because on ne sait jamais. Même chose pour Fiston qui, on le sait, s’auto-ornemente allègrement depuis des années déjà. Je le sais que c’est spécial, mais que voulez-vous, j’ai fini par lâcher-prise. Il a d’autres qualités.
Quand tu te mets à rêver à une petite souris incrustée sur ton poignet, rappelle-toi que cette fois, il s’agirait d’un endroit sensible et choisis-la toute mini.