Histoires de plomberie

Outre le fait qu’il est situé sur une rue où passent tous les camions de déneigement de la ville en pleine nuit (ainsi que les chars allégoriques du Carnaval, mais bon) et qu’il est très moyennement ventilé par temps de canicule, mon cher appartement n’a que des qualités à mes yeux. Au cœur d’un quartier que j’adore, à distance de marche (ou de vélo) de mes principaux centres d’intérêt (mon cher campus, mes rues commerciales préférées ET le logis de Fifille, son Chéri et mon Mini adoré), tranquille, avec rangement, muni d’une immense salle de bain, etc. etc. Depuis mon emménagement dans ce terrier, qui faisait aussi bien l’affaire de Fiston quand nous avions le grand bonheur de cohabiter, tout s’est donc passé à merveille. Ou presque. Le presque étant relié à différents problèmes de plomberie qui me sont tombés sur la tête (littéralement) au fil du temps.

Les anecdotes

Il y a d’abord eu le débordement de ma laveuse, pourtant flambant, lors de ma toute première brassée au lendemain du déménagement. Comme on le sait, le lavage, c’est une compulsion pour moi. C’était donc pratiquement une fête, en ce beau lundi matin où j’avais pris congé (j’étais crevée, cela va sans dire), de peser sur le piton du rutilant appareil. Tout est nickel au départ, jusqu’à ce que je m’aperçoive qu’elle fuit, ma laveuse, une grande flaque s’étendant peu à peu sur le plancher du salon. Je n’avais vraiment pas besoin de ça. Quelle merde, quand même! Du coup, je soupçonne les installateurs du magasin à grande surface d’avoir mal fait leur travail d’installation justement. Mais non, après vérification (ils sont accourus à la suite de mon appel alarmé), ils ont été blanchis de tout soupçon. Le problème étant plutôt dans le tuyau d’évacuation de l’appareil, bouché quelque part au fil de son parcours. On le sait aussi, j’ai tendance à dramatiser, et c’est encore pire quand je suis épuisée et que je suis de retour en appartement une fois la cinquantaine franchie (ça fesse, je vous le dis). Je m’imagine donc illico au lavomat avec tout mon fourbi, ce qui est loin de me réjouir. Mais il y a un bon dieu pour moi : après une longue semaine de recherche (je n’en dormais plus), le plombier à qui on avait confié la mission de régler l’affaire a finalement réussi à le faire. Depuis ce temps, ma laveuse ronronne joyeusement tous les jours. Fiou!

Au cours d’une nuit qui se déroulait à merveille jusque-là, il y a eu ensuite le plafond de ma salle de bain qui s’est effondré en partie, alourdi par l’eau du chauffe-eau de mon voisin du dessus qui venait de trépasser (le chauffe-eau, pas le voisin). Ploc, ploc, ploc. Ce bruit récurrent finit par me réveiller : je me dis alors que Fiston doit avoir décidé de prendre une douche à cette heure indue, mais il y a un gros hic : Fiston n’est pas là. De kessé, comme le dirait ma chère collègue A. Une fois levée, j’ai vite fait de constater le problème. Encore une fois, il y a un bon dieu pour moi, car j’habite un immeuble avec service, 24 heures sur 24. Dix minutes après mon appel alarmé, le préposé était chez moi en me recommandant d’installer un grand seau (que je n’avais pas) sous la fuite tandis qu’il courait vers l’appartement du dessus. Fin de l’histoire cette nuit-là et quelques jours après, plus rien n’y paraissait.

Enfin, il y a eu le robinet d’eau chaude de mon cher bain dont le mécanisme s’est cassé tout à coup, alors que l’eau coulait, après m’en avoir fait arracher pendant des semaines (je devais prendre mes deux mains pour le fermer). Nouvel appel alarmé et nouvelle visite du préposé de service ce soir-là, qui n’était pas vraiment l’homme de la situation. C’est un gros travail, madame, l’intervention du plombier est requise et ça ira à demain, me dit-il. Pas de problème de mon côté, tant que la fuite est stoppée et que j’ai la douche pour prendre le relais, tout baigne comme le dirait ma chère sœur. Heureusement que j’avais adopté une si belle attitude, parce que le gros travail s’est cette fois-ci étiré plusieurs jours.

Il y vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond avec l’eau chez moi. J’avais oublié cette anecdote, mais j’ai aussi reçu un jour la visite impromptue du gardien de sécurité de l’immeuble, ma voisine du dessous s’étant plainte que j’arrosais non seulement mes plantes, mais surtout sa précieuse terrasse pourtant munie d’un auvent ET d’un parasol. Pouet pouet pouet.

Quand tu as le grand bonheur d’habiter un endroit où tu te sens bien, apprécie-le. Et lorsque de petits pépins viendront ternir ta félicité, évoque l’impermanence de toute chose. Ça t’aidera à passer au travers.

Une réponse sur “Histoires de plomberie”

  1. Bonjour Catherine, ça fait longtemps que je sais que tu as une plume superbe. Un plaisir de te lire.

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