Bon, vous ne le savez pas encore je crois, mais moi, je suis une téteuse. Je soupèse, je me questionne, je réfléchis… pratiquement avant de prendre chacune de mes décisions. Les hésitations, je connais. Et je vous le dis, c’est assez épuisant comme trait de caractère. Évidemment, c’est encore pire dans mes journées de déprime (je vous l’ai dit, j’ai des humeurs en dents de scie). La galère. Rien qu’à me demander pendant des heures je fais tu ci? je fais-tu ça?, je suis épuisée et une bonne partie de la journée y est passée. Évidemment aussi, si ça m’a évité de regretter certaines décisions prises trop rapidement, ça m’en a fait manquer, des occasions ou des deals, comme le dirait ma chère sœur.
Côté hésitations, l’Ex et moi, on était pareils. Ce qui nous conduisait à magasiner le plus souvent très longuement tout objet, meuble, chalet à louer, etc. convoité avant d’enfin se décider, parfois sur un coup de tête. Ou de tout abandonner avant de conclure la transaction, en remettant l’acquisition à plus tard (ce qui impliquait aussi de recommencer à zéro ce magasinage éreintant). La pire fois est entrée dans nos annales familiales. Nous voici donc, l’Ex et moi sillonnant le parcours tracé à l’avance pour nous par notre cher Ikea et remplissant allègrement notre gros panier de différents items glanés au fil de cette promenade. On arrive finalement près de la caisse et de la sortie : c’est le moment de mettre la main dans notre portefeuille/sacoche. Et ÇA arrive : on a-tu vraiment besoin de ci? on a-tu vraiment besoin de ça? Poser la question, c’est y répondre. Le panier (plein) est laissé derrière et hop, ils sont partis (les mains vides).
Et tout ÇA, c’est encore plus vrai pour les transactions/achats en ligne, quand vient le temps ultime de peser sur le piton comme le dirait ma chère sœur, passée maître en la matière. De ce côté-là en effet, nous sommes bien différentes. Elle ne niaise pas avec la puck comme on dit et n’hésite vraiment pas longtemps à conclure une transaction, surtout s’il s’agit de réservations reliées à un voyage. Il lui est donc arrivé, par le passé pas si lointain où on pouvait encore se déplacer un peu, d’acheter des billets d’avion à un tarif vraiment plus intéressant que celui auquel j’ai eu droit de mon côté, après avoir hésité plusieurs jours. Et bon, je l’avoue, sa patience a été mise à rude épreuve quand elle a dû m’accompagner pendant la période des Fêtes de l’époque dans mon magasinage de meubles post-séparation.
Même chose pour l’Amoureux qui, lui aussi, est bien loin de se casser le bicycle, comme le dit ma chère amie J., avant de transiger. Cela me fait par contre vraiment plaisir d’écrire que cette rapidité de décision n’a pas que des avantages : ça lui a valu l’achat de trois billets, non pas deux (il a lu vite et a acheté tous les sièges qui étaient disponibles dans la même rangée qui en comptait quatre… fiou), pour un spectacle auquel finalement nous ne sommes mêmes pas allés pour cause de comportement inapproprié de la vedette. À sa décharge, je dois avouer qu’avec les années, il a appris à mieux me connaître et à mieux dompter son impatience (visible de loin) quand je prends plus de cinq minutes pour me décider (j’achète-tu celui-ci? ou plutôt celui-là).
Enfin, l’anecdote la plus récente en lice : la publication de ce blogue (qui était quand même tout un événement pour moi). Donc, je suis au téléphone avec Fiston, nous sommes tous les deux, mais chacun de notre côté, devant notre écran. Le blogue pourrait être amélioré, bien sûr, mais il est prêt et j’y ai intégré tous mes billets rétrospectifs. Donc, je dis tout ça à Fiston, qu’on pourrait peser sur le piton, etc. etc. Et lui, tout peinard, la vapotte à la bouche me répond : « Ben là, la Souris, c’est fait. » Hum.
Quand tu peines à te décider et surtout à finaliser une transaction, entoure-toi de gens plus l’aise que toi et délègue-leur, si c’est possible, cette étape ultime. C’est eux qui accumuleront les boni-dollars, mais toi tu t’en fous et tu te seras épargné un grand stress.