Ah… souvenirs, souvenirs : mes enfants, mes amours

Quand j’ai quitté le domicile conjugal, j’ai laissé bien des choses derrière moi. Dont plusieurs boîtes de livres et de souvenirs d’enfance auxquels pourtant je tiens toujours autant. Je suis aussi partie sans qu’on ait eu le courage de regarder, pour se les séparer, les milliers de photos de famille que l’Ex (surtout) avait prises pendant toutes nos années de vie commune. Plus de cinq ans plus tard, les sutures sont assez solides (du moins aimons-nous le croire) pour nous permettre de le faire enfin. C’est donc à un Ex souriant mais encombré d’une bonne partie de mes reliques ET d’une clé USB renfermant plus de cinq milles de nos photos (oui oui, sans farce) que j’ai ouvert ma porte hier soir, tout sourire moi aussi.

Et une fois qu’il ait été parti, c’est avec une certaine appréhension et beaucoup de nostalgie aussi que j’ai ouvert chacune des boîtes une à une y découvrant, outre les livres, des objets de toutes sortes (cartes d’anniversaire, cahiers de notes, livre de bébé, etc.), mais tous porteurs de bribes de ma vie.

Puis, c’est au tour de la clé USB. À bien y repenser, ce n’est pas pour rien si je l’ai gardée pour la fin. Sans vraiment me méfier, j’ai ouvert les dossiers et les fichiers, dans le désordre, au fil de la curiosité Et je nous vois : l’Ex et moi, évidemment plus jeunes et construisant au fil des années notre nid familial, et vous, surtout, mes enfants. Mes amours.

En vous revoyant mes enfants sur de si nombreux clichés, de voyage en voyage, d’anniversaire en anniversaire, je mesure à quel point vous avez rempli ma vie. Vos sourires, comme les miens, sont complices et votre regard, comme le mien, rempli d’amour. Nos anciennes étreintes mère-fille-fils, sont là, nombreuses, et je me souviens de nous.

Je vous aime adultes, mes enfants, vous le savez, mais je réalise que vous me manquez aussi mes petits amours. Et je regrette de n’avoir pas toujours pris le temps de vous regarder, de vous écouter, comme j’aurais sans doute dû le faire. D’avoir été si souvent fatiguée, épuisée même, pour véritablement apprécier votre présence fugitive. Pardonnez-moi surtout, pardonnez-moi.

Alors, de photo en photo, je pleure. Je pleure tant ces années de votre enfance me manquent.

Quand tu décides de faire un grand saut dans tes souvenirs, prends une grande respiration avant de le faire. Tu risques de manquer d’air tellement par la suite, étouffée par toutes les émotions qui vont t’envahir.