Voir mes deux enfants adultes

Je l’ai déjà dit, ma vie de mère au travail à temps plein avec deux enfants à l’école et ayant des loisirs en plus, j’ai trouvé ça prenant. Et je suis polie. Je les ai toujours adorés, mes héritiers, tout mini ou plus grands, mais disons que j’apprécie particulièrement cette période où ils sont désormais adultes eux aussi. Même si c’est vrai que pour Fiston, c’est vite dit. J’ai l’impression que je récolte.

Voir mes enfants, c’est un grand bonheur pour moi. Me rendre compte qu’ils ont fini par faire du monde, comme le dit si bien ma chère mère, ça me comble. Je me dis que même si l’Ex et moi on était loin d’être des parents parfaits, on a assez bien réussi, côté progéniture. Discuter avec eux, les voir changer, affirmer leur point de vue, devenir eux-mêmes chaque jour davantage, il n’y a pas grand-chose qui puisse accoter ça dans la vie d’un parent (sauf l’arrivée d’un Mini, bien sûr).

C’est vrai qu’ils ne sont pas dociles, ni Fifille ni Fiston, mais je me dis qu’il y a une justice et qu’ils vengent sans doute leurs parents qui l’ont été bien trop longtemps. Ils ont aussi les gênes de mon cher papa qui, comme je l’ai écrit, était loin d’être une carpette.

Les anecdotes

Si vous vous aventurez à faire un travail d’équipe avec Fiston, sachez que vous êtes bien mieux de marcher droit et de faire votre part. Sinon, il ne vous l’enverra pas dire. Il était déjà comme ça, un brin dictateur, au secondaire et ça ne s’est pas arrangé avec les années. Et moi qui ai enduré plusieurs poids morts dans les travaux d’équipe que j’ai eu à faire au cours des mes études, en silence et en me tapant bien souvent tout le boulot pour avoir la paix, je l’admire. C’est vrai que je me demande parfois comment ça se fait que certains de ses collègues demeurent ses amis malgré tout, mais bon, chacun a ses mystères.

Et Fifille n’est pas en reste. En début d’adolescence, avec son chandail bedaine et ses jeans taille basse (nous étions dans un rassemblement chez les Frères, comme dans Frères des Écoles chrétiennes), elle n’a pas hésité deux secondes à venir prendre ma place quand j’ai éclaté en sanglots en faisant l’éloge funèbre de mon cher oncle. Je n’arrivais plus à dire un seul mot. Et elle l’a senti, ma battante, qu’elle devait passer à l’action. Heureusement qu’elle était là d’ailleurs, parce que ni son cher père, ni ma mère (qui avait eu la brillante idée de me proposer comme volontaire alors que je m’effondre toujours dans ce genre de situation) n’ont bronché. Je repense à ce moment avec encore beaucoup d’émotions aujourd’hui. Ma fille, ma fée.

Quand tes enfants s’affirment même si ça peut faire des flammèches à l’occasion, réjouis-toi. Ils ne se feront pas manger la laine sur le dos et leur grand-père serait très fier d’eux.