Courir sous la pluie

Je l’ai déjà écrit, la course, même après toutes ces années, me demande un effort. Bien sûr, j’y prends un certain plaisir, surtout associé je crois au fait que je n’ai jamais arrêté, ou presque, depuis l’automne 2013, envers et contre tout. Courir, c’était loin d’être gagné d’avance au départ : aucune aptitude naturelle je dirais. Mais c’était simple et facile et à l’époque, j’étais aux prises avec un épuisement qui me laissait plus agitée qu’épuisée. Je devais bouger. Je m’y suis donc mise, déjà très disciplinée.

Plus tard, grâce à la course, ma chère sœur et moi, on en a franchi ensemble, des lignes d’arrivée. À la vitesse tortue, mais bon, quelle fierté. C’est aussi grâce à la course qu’on s’est rencontré, l’Amoureux et moi. Et malgré notre tempo bien différent, c’est une activité que nous partageons toujours. Habitué des podiums, il a même joué le rôle de mon propre lapin de cadence dans quelques épreuves ce qui lui a valu l’admiration de tous ses amis qui ne pensaient pas qu’il accepterait de ralentir pour quelqu’un : non, mais quel chum extraordinaire.

L’anecdote

Aujourd’hui, il a plu, il peut et il pleuvra. Comme je ne suis pas sortie hier, j’enfile tout de même mon kit de coureuse dès le lever et hop, dehors. J’ai bien fait, car je l’avais oublié (et j’ai toujours peur d’avoir froid) mais pour moi, c’est un grand bonheur, la course sous la pluie. À part le fait que j’ai moins chaud (important quand même, surtout avec les aléas), je ne connais pas les raisons de cette félicité. Mais j’en profite. Je suis partie sans montre, en visant un parcours d’une trentaine de minutes, mais je vous jure que j’aurais continué facilement (ce qui est rare dans mon cas), si mon genou avait été en meilleure forme. En fait, c’est rarissime aussi, dans ma vie de coureuse, mais j’y touchais presque, ce matin, à l’extase de la coureuse.

Quant tu hésites à sortir courir sous la pluie, ne pense pas trop et vas-y. Tu pourrais bien vivre un moment de grâce, toi qui en arraches tant habituellement.